Les contes de Marc'harid Fulup
«La principale source de renseignements de François-Marie Luzel, je veux dire le maillon principal de la tradition au XIXe siècle, fut Marc’harid Fulup. Elle connaissait à elle seule, au moins 259 chants et 150 contes. Elle savait donc des dizaines de milliers de vers et plus d’un millier de pages de prose. Elle devait tout à la tradition la plus authentique, et pour cause, elle ne savait pas lire.
La science de Marc’harid ne se bornait pas là. Elle était de surcroît pèlerine par procuration. Cela veut dire qu’elle se rendait auprès des saints guérisseurs et en obtenait la guérison de ses protégés. Elle allait aux fontaines. Elle savait vouer à Saint Yves de Vérité. Elle pratiquait donc à la fois la magie et le bardisme. Elle marchait pieds-nus et mendiait son pain en échange d’une incommensurable richesse venue de tous les âges. Comment dire qu’elle n’était pas druide?
Marc’harid Fulup habitait Pont ar C’hlan en Pluzunet. Elle était née en 1837. Elle avait fait la connaissance de Luzel vers l’âge de trente ans et lui servit d’informatrice jusqu’à sa mort, survenue en 1909.» (Gwenc’hlan Le Scouëzec)
Du répertoire de Marc’harid Fulup, cinquante contes recueillis par Luzel et un par Le Braz sont certainement identifiés (dont 32 sont datés — de 1868 à 1886). Il n’y a pas de doute que l’analyse linguistique informatisée des contes qui nous sont parvenus sans mention de conteur permettrait de lui en restituer un grand nombre. Une évocation de Marc’harid Fulup par Anatole Le Braz (Le trésor du Ménez-Bré) précède la collection de ces contes initiatiques et moraux.
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