Nous fabriquons des eBooks depuis l'an 2000.
Pionniers dans le domaine, il nous a fallu tout inventer à une époque ou tout était à faire. Nous avons longuement tâtonné pour produire un résultat à la fois joli et pratique. Au début, il y avait le choix entre des fichiers PDF ou html. Nous avions assez vite opté pour le PDF, un format qui est devenu une norme. — D’ailleurs, à l’époque (ça y est, je me sens vieille!), on devait écrire «PDF» en majuscules pour que le fichier puisse être lu par le système. Ces majuscules rendent aujourd’hui le fichier illisible.
Notre volonté a toujours été de proposer du fond, mais aussi de la forme: des livres aisés et agréables à lire, ce qui implique un choix de caractères faciles à lire mais également jolis et une mise en page léchée. Des polices diversifiées, des exposants et des indices, des italiques, des gras et des déliés, de la titraille esthétique, des tableaux bien conçus, des images nettes, sans oublier les notes de bas de page (impossibles au début, elles étaient toutes en fin d'ouvrage), des liens interactifs, bref, du beau. Nous aimons le beau.
Faire un beau livre sous pdf, c'est devenu possible au fil des ans, mais faire un joli epub encore aujourd'hui en 2016 n'est pas une sinécure. Je parle du eBook de lecture, et non pas le «vrai» eBook qui n'a plus rien du livre mais ressort plutôt du mini-site web avec des animations, des liens, du son, bref, celui qui exploite à fond les technologies du futur, inutiles à un texte de Plutarque.
Chez nous, c'est le texte littéraire proposé sous forme numérique et les enrichissements typographiques sont basiques. Avec l'arrivée du epub, et je me suis retrouvée comme aux premières heures des rustiques PDF qui n'emportaient que trois polices et aucun caractère spéciaux. Il fallait bidouiller. En persévérant, j'ai fini par produire des documents tout à fait acceptables, bien que beaucoup moins esthétiques que nos PDF, car les tablettes de lecture ont d'autre exigences. Finies les espaces ultra-fines, finis les demi-cadratins et les jeux de tabulations, finis les tableaux élaborés, l'encodage epub interprétant tout cela comme des caractères intempestifs à rejeter. L'alerte rouge en langage extra-terrestre pour me le dire était aussi vulgaire que mon vocabulaire en la lisant.
Là encore, il a fallult tâtonner, chercher, tester... Il s'agissait d'user académiquement du logiciel et appliquer les règles de l'art: pas de multiples retours à la ligne ou espaces répétés, mais une configuration et utilisation précise des styles. Puis remplacer les caractères grecs par une image (c'est-à-dire, la fabriquer auparavant), comme au bon vieux temps du PDF natif. Bref, avec du travail, le résultat est honnête et désormais, les plus récents epubs Arbre d'Or sont à la hauteur, en attendant l'évolution des logiciels pour le faire de plus en plus aisément.
Voilà de quoi vous donner une idée du travail accompli ces quinze dernières années. Un travail de fourmi laborieuse, de moine enlumineur; il faut être sacrément passionné — ou complètement givré — pour investir dans un tel projet au rapport qualité/prix peu satisfaisant. Ça s'appelle une vocation.
Au bout de quinze, tiraillée entre cette vocation et la nécessité de survivre financièrement — et un peu fatiguée par autant de travail, je l'avoue —, j'ai eu envie de passer à autre chose. La chance m'a apporté un job alimentaire qui m'assure la sécurité financière, et je me suis tournée vers des projets plus créatifs. Dès lors, que faire de l'Arbre d'Or? Jeter au panier quinze ans de travail (et pas seulement le mien), c'était avoir bien peu de considération pour ceux qui l'ont fait et pour la connaissance que les ouvrages contiennent. Les fichiers sont là, pas tous parfaits ni toujours parfaitement choisis, un pan de la connaissance universelle; un clic sur la poubelle virtuelle me semblait ...oserais-je dire «criminel»? J'ai eu un flash sur la bibliothèque d'Alexandrie en flammes et je me suis revue, adolescente pendant le cours d'histoire, bizarrement heurtée par cet événement auquel je n'avais, de loin pas, assisté. Impossible d'être celle qui allait mettre le feu à ma bibliothèque numérique.
J'ai alors consacré encore temps et argent à déménager le site sur une interface moderne et évolutive de manière à permettre les mises à jour, afin ne de plus risquer l'obselence au bout de quelques années et j'ai décidé de me passer d'interface marchande, libérant ainsi le temps de gestion des ventes.
Si les ouvrages que vous téléchargez sur ce site vous plaisent, si vous apprécier le travail et la genèse de ce projet, n'hésitez pas à le manifester sous la forme d'un don ou d'un commentaire dythirambique. Je saurai alors que ces quinze ans n'étaient pas en vain.