Morgane
Mlle Annette Lefoullon, famille ruinée, mariage rompu, s’est réfugiée en Bretagne avec sa mère, dans la campagne de Rûn-Rouz, à trois champs de la mer. On attend la visite de Georges Leïzour de Kerduel, son cousin, orphelin, dont elle partagea l’éducation, aujourd’hui officier de marine, avec des aiguillettes, le bicorne et l’épée…
En Bretagne, en l’an de grâce 189, on croit encore aux sirènes. Tous s’accordent à tenir Morgane (la morgreg’h) pour une fée mauvaise de l’orage et du vent, et son apparition est un présage de mort. Elle rôde dans le chenal des Sept-Iles, ou vers Landrellec et l’Ile-Grande et prélève, tous les sept ans, son tribut de jeunes gens.
Une autre Morgane, comtesse de Bangor, princesse de Galles, dernier rameau de la dynastie galloise des Uthérides, a investi l’île d’Aval, l’île même où la légende affirmait que son aïeule Morgane avait conduit Arthur expirant. De l’île, simple rocher de quelques hectares, sans autre végétation que de maigres landes, elle a fait, en quelques mois, un domaine d’une beauté unique, reconstituant le clos de cent quarante-sept pommiers enchantés célébrés par Merlin, traçant un parc, plantant des bois, des vignes, des myrtes, des figuiers, se conformant dans les plans du château, aux descriptions des anciens textes bretons qui traitaient des merveilles de l’île.
La comtesse a pour but de retrouver un descendant d’Arthur afin d’accomplir la prophétie, suivant laquelle doivent s’unir «le Dragon rouge et la Sirène blanche». Les deux Morganes sont-elles, en fait, une seule personne?
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