Le pays du coeur ardent (The Land of Heart's Desire)
Traduction de Michel Borel
Dans la contrée de Sligo, de la baronnie de Kilmacowen, les vents, les eaux et les lumières blafardes ajoutent à la solitude des jeunes épouses fraîchement mariées, harcelées par la langue acerbe de leur belle-mère et étouffées par la langue débordante d’amour assoupi de leurs épou; ainsi se lève en leurs coeurs une vraie désespérance.
Elles rêvent alors d’un monde meilleur où personne ne devient vieux, ni dévot ni grave, ni malin ni sage, ni acerbe de langue, un pays où le coeur est plein de désirs. Cette désespérance est telle qu’elles en viennent à mourir. Pour les habitants de la contrée de Sligo, pétris de légendes et de superstitions, cette attirance des jeunes mariées vers un autre monde, le Pays du Désir du Cœur, ne peut-être que le fait d’êtres maléfiques, le bon peuple, car il faut en taire le nom sous peine d’attirer leur attention et de faire venir le malheur dans la maison.
Malgré la tendresse de son époux Shawn, Mary est tentée de partir à l’invitation de l’enfant magique ; et même si, à la fin, elle décide de rester, elle en mourra.
Cette petite pièce fut jouée pour la première fois au Théâtre de l’Avenue au printemps 1894. Reprise en Amérique en 1901, William Butler Yeats la retoucha pour donner, en 1912, cette version définitive que Michel Borel a traduite ici, et qui fut mise en scène le 22 février 1912, au Théâtre de l’Abbaye, à Dublin.
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