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La Kabbale ou la philosophie religieuse des hébreux

Image de couvertureQu’est-ce que la kabbale? Quelle est son origine? Quelles sont ses différentes croyances? Autant de question que le célèbre ouvrage de Frank tente de résoudre.

C’est l’une des étude les plus complète et les mieux faites sur un sujet aussi considérable que la Kabbale.

— La kabbale n’est pas une imitation de la philosophie platonicienne, car Platon était inconnu dans la Palestine où le système kabbalistique a été fondé; ensuite, les deux doctrines, malgré plusieurs traits de ressemblance dont on est frappé au premier coup d’œil, diffèrent totalement l’une de l’autre sur les points les plus importants.

— La kabbale n’est pas une imitation de l’école d’Alexandrie; d’abord parce qu’elle et antérieure à l’école d’Alexandrie; en outre parce que le judaïsme a toujours montré à l’égard de la civilisation grecque une aversion et une ignorance profondes, dans le même instant où il plaçait la kabbale au rang d’une révélation divine.

— La kabbale ne peut pas être regardée comme l’œuvre de Philon, bien que les doctrines de ce théologien philosophe renferment un grand nombre d’idées kabbalistiques. Philon n’aurait pu transmettre ces idées à ses compatriotes demeurés en Palestine, sans les initier en même temps à la philosophie grecque. Il était incapable, par la nature de son esprit, de fonder une doctrine nouvelle. De plus, il serait impossible de trouver, dans les monuments du judaïsme, les moindres traces de son influence. Enfin, les écrits de Philon sont plus récents que les principes kabbalistiques dont on trouve soit l’application, soit la substance, dans la version des Septante, dans les proverbes de Ben Sirah et dans le livre de la Sagesse.

— La kabbale n’est pas un emprunt fait au christianisme, car tous les grands principes sur lesquels elle s’appuie sont antérieurs à l’avènement du Christ.

— Les ressemblances frappantes que nous avons trouvées entre cette doctrine et les croyances de plusieurs sectes de la Perse, les rapports nombreux et bizarres qu’elle nous présente avec le Zend Avesta, les traces que la religion de Zoroastre a laissées dans toutes les parties du judaïsme et les relations extérieures qui, depuis la captivité de Babylone, n’ont pas cessé d’exister entre les Hébreux et leurs anciens maîtres, nous ont fait conclure que les matériaux de la kabbale ont été puisés dans la théologie des anciens Parses: mais nous croyons avoir démontré en même temps que cet emprunt ne détruit pas l’originalité de la kabbale; car, au dualisme en Dieu et dans la nature, elle a substitué l’unité absolue de cause et de substance.

Au lieu d’expliquer la formation des êtres par un acte arbitraire de deux pouvoirs ennemis, elle nous les représente comme les formes diverses, comme des manifestations successives et providentielles de l’intelligence infinie. Enfin, dans son sein, les idées prennent la place des personnifications réalisées, et la métaphysique succède à la mythologie. Nous ajouterons que telle nous paraît être la loi universelle de l’esprit humain. Point d’originalité absolue; mais aussi, d’un peuple et d’un siècle à un autre, point de servile imitation.

Quoi que nous puissions faire pour conquérir, dans le domaine des sciences morales, une indépendance sans limites, la chaîne de la tradition se montrera toujours dans nos plus hardies découvertes; et si immobiles que nous paraissions quelquefois sous l’empire de la tradition et de l’autorité, notre intelligence fait du chemin, nos idées se transforment avec la puissance même qui pèse sur elles, et une révolution est sur le point d’éclater.

 
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