Des changements dans le climat de la France
Écrit en 1845, loin des passions politiques et économiques liées au changement climatique, l’auteur étudie les changement de climat de la France depuis l’ère chrétienne jusqu’à son époque. Le climat, qui était très froid en Gaule, se réchauffa progressivement, et la vigne put être cultivée jusque dans les Flandres. Puis il devint de plus en plus froid jusqu’à nos jours.
À diverses périodes, des sécheresses, des canicules entraînant la mort de milliers de personnes eurent lieu, de même que de monstrueuses inondations et tempêtes qui ravagèrent le pays. Il apparaît donc que ce qui se déroule sous nos yeux s’est déjà produit par le passé et se reproduira, et que le climat que nous voyons de nos jours est beaucoup plus froid qu’il ne le fut à une certaine époque.
Certes, beaucoup d’observations n’ont pu être mesurées avec un thermomètre, mais les cultures de la vigne, des figuiers, des oliviers, des orangers, de la canne à sucre et des dattiers permettent d’apprécier avec une relative précision la température qui régnait à ces époques. Des titres analogues datés de 1030, 1039, 1050, 1052, 1070, 1082, 1130, 1144, 1183, 1200 établissent encore pour ces époques la culture de la vigne, l’existence des vignobles et les récoltes de vin dans le Maine, la Normandie et la Bretagne, notamment à Rouen, Vernon, Dieppe, Lisieux, Mont-Saint-Michel, Coutances…
Les vignes productives disparurent sans retour, du onzième au treizième siècle, de la Flandre, de l’Artois, de la Normandie, de la Bretagne et de la Picardie. Le dix-huitième siècle acheva d’emporter les vendanges de la Normandie et de la Bretagne, décria les vins des environs de Paris, appauvrit les vignobles du Maine, relégua parmi les produits médiocres le vin de l’Anjou, d’Orléans et de Sens, refoula l’olivier au-dessous de Carcassonne, restreignit sa culture du côté de l’est, réduisit les palmiers de la Provence à ne produire aucun fruit mangeable, repoussa les orangers du Roussillon et du Languedoc.
Au moyen âge, les glaciers, en général, étaient moins étendus qu’aujourd’hui. Un acte de la commune de Bagnes, dans le Valais suisse, mentionne un procès de cette commune avec celle de Liddes au sujet d’une forêt située sur le territoire de Bagnes. Cette forêt n’existe plus. Un énorme glacier l’a remplacée.
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