Pauliciens Bulgares et Bons-Hommes en Orient et en Occident
PAULICIENS BULGARES ET BONS-HOMMES EN ORIENT ET EN OCCIDENT, Étude sur quelques sectes du Moyen-Âge Paris — 1879
L’étude sommaire que nous nous sommes proposé de poursuivre dans cet écrit est celle des mouvements religieux qui ont précédé et, à notre sens, préparé l’époque dite des Vaudois; nous voulons parler des mouvements qui se rattachent au nom des Pauliciens de l’Asie Mineure, des Bulgares, de l’ancienne Moésie et de la péninsule des Balkans, des Cathares et des Albigeois.
Il existe, il est vrai, peu de données propres à jeter du jour sur l’histoire et les migrations des Pauliciens et des Bulgares; cependant, soit au moyen des documents exhumés de divers monastères de l’Europe orientale, soit par la publication partielle des registres de l’Inquisition, un commencement de lumière semble poindre dans ce passé de ténèbres mystérieuses, et bien des erreurs longtemps répandues ont pu être rectifiées. Ce n’est d’ailleurs que guidé par les jalons que de savants et consciencieux investigateurs ont depuis quelques années réussi à placer, que nous nous sommes aventuré dans ce vaste et important champ d’études.
Important, nous ne craignons pas de le dire. En effet, placée au point de vue des mouvements dont il s’agit, l’histoire s’enrichit d’horizons nouveaux, dont la connaissance n’est pas sans utilité pour la détermination du véritable berceau du protestantisme et même pour l’intelligence des événements d’un ordre plus général.
Tout renouvellement politique, social ou religieux, a son origine dans des faits antérieurs. La Réformation conserverait quelque chose d’inexplicable sans les crises de réveil qui l’ont précédée, sans Jean Huss, les Vaudois, les Albigeois, les Cathares. Ces derniers mouvements eux-mêmes, qui, presque autant que les Croisades, ont agité certaines contrées de l’Europe, ont besoin d’être expliqués par quelque chose d’antérieur.
Ce quelque chose, nous pensons le trouver dans l’œuvre des missionnaires qui, venus de Thrace et de Bulgarie, propagèrent en Italie et dans la plus grande partie de l’Occident les idées, — erronées sans doute, mais chrétiennes, en dépit de leur mysticisme, — de leurs frères pauliciens et bulgares. Ces missionnaires n’ont pas tous légué leur nom à l’histoire ; néanmoins leur influence a rayonné du sein des petites congrégations qu’ils ont formées, et malgré quelques défaillances, elle a traversé les siècles; leur action a été sourde et obscure, elle n’a pas moins été puissante et féconde. (A. Lombard)
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