Liés à l’intérieur
Je reçois une fois de plus une invitation à rejoindre un réseau social du genre «livre de portraits» ou «liés à l’intérieur» avec comme argument que je serai enfin reliée à des gens avec qui je pourrai optionnellement, parler, échanger des photos, faire des offres ou des demandes d’emploi, etc.
Merci, mais non merci, mon modem et mon navigateur internet suffisent à cela. Et puis «lié à l'intérieur» me donne une désagréable image d'être ligotée et emprisonnée.
On me contacte de la même façon pour me proposer d’élargir le marché des produits que je vends sur mon site marchand. Pour revendre ainsi un produit pour lequel ils n’ont pas levé le petit doigt, j’ai de la chance, ces gens-là ne me prendront «que» 60% du prix de vente. Ben voyons! Je mets mes produits dans un entonnoir et dans une bouteille et je paye pour cela.
J’ai pris un peu de temps, un jour, pour discuter avec l’un d’eux qui était particulièrement véhément et qui ne se satisfaisait pas d’un simple refus poli.
— Mais enfin, plus vous avez de points de ventes, mieux votre produit sera vendu.
— C'est différent, sur internet, cher Monsieur. Ma clientèle est déjà planétaire, comment pouvez-vous faire mieux?
Il insiste:
— Chez nous, les internautes vous trouveront plus facilement.
— Ils me trouvent très facilement déjà grâce aux moteurs de recherche.
Il répète son argument sous une autre forme, son école de marketing l’a formaté ainsi.
— Nous vous permettons de diffuser vos produits, l’internaute les trouvera chez nous.
Je fais pareil; je l’explique encore une fois, plus clairement, du moins, je l’espère.
—Si un internaute cherche un produit, il tapera les mots-clefs dans son moteur de recherche et, pour être franche, je préfère qu’il tombe sur mon site plutôt que sur le vôtre, évitant d’avoir à payer un intermédiaire (je m'abstiens de le qualifier de parasite), me permettant ainsi de mieux rémunérer ceux qui ont contribué à fabriquer le produit. Autrement dit, sur internet, mon intérêt est d’avoir le moins possible d’intermédiaires.
Il lui fallait le dernier mot, il fut méprisant pour l’andouille que j’étais qui ne comprenait rien au marketing du monde moderne.
Possible.
Merci, mais non merci, je préfère encaisser 100% du prix de vente.