Prose d'Almanach
Se souvient-on qu’en 1913, Raymond Poincaré fit arrêter le train présidentiel près du village où vivait Mistral pour le visiter et l’inviter à déjeuner dans son wagon ?
Poincaré partageait la très haute opinion qu’avait exprimée Lamartine, en 1860, au sujet du poète: «À l’exception d’Homère, nous n’en avons lu aucun qui ait pour nous un charme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la nature...»
En restaurant la langue de son pays, soulignera Barrès «il retrouvait une expression au contour des rochers, à la physionomie des plantes et des animaux, à la transparence de l’air, à la beauté des nuages.»
La cinquantaine de contes, comptines et sornettes rassemblés ici grouille de caractères provençaux plus ou moins traditionnels et plus ou moins convenus. On y rencontre les faux benêts et les vrais nigauds de partout, les bonnes et les mauvaises gens d’ailleurs et d’ici, et des exagérateurs — diplômés ou non — dont la Provence a toujours tiré une fierté particulière. S’y exprime, tout autant que dans Mireille, les Iles d’or ou les Olivades, l’entière passion de Mistral pour son peuple, sa patrie et sa langue.
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