Contes français
Cette collection de contes que Carnoy recueillit de 1878 à 1884 avait un but, démontrer qu’il n’y avait pas de littérature orale régionale: «Que des provinces soient plus riches que d’autres au point de vue légendaire, nous le comprenons, les conditions de milieu, les relations, l’ignorance, les croyances étant des facteurs essentiels avec lesquels il faut nécessairement compter; mais qu’on pense différencier les contes de Haute Bretagne de ceux de la Bretagne bretonnante, de la Normandie ou du Berry et de la Provence, nous ne l’admettons pas, la comparaison des récits puisés dans les diverses collections nous les montrant identiques de fond quand ce n’est pas de forme.»
Pour le triomphe de sa thèse, Emile – son vrai prénom – Carnoy évite soigneusement de publier des contes qu’ont déjà recensé, à l’époque, des collectionneurs comme MM. Sébillot, Bladé, Luzel, Ortoli ou Vinson: «nous n’avons pas jugé utile de les reproduire, précise-t-il.»
Ceux qu’il a choisis semblent cependant réellement indemnes de toute influence littéraire. Il les recueille donc dans toute la France, même si la Picardie, la Normandie, le Berry, la Lorraine et la Provence lui en fournissent le plus grand nombre. Mais, comme la science supporte toutes les contradictions, Carnoy publiera à part (dans la revue Romania) les Contes Picards merveilleux ou plaisants qu’on retrouvera dans la même collection.
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