La fin du monde et les comètes au point de vue historique et anecdotique
Paris — 1859
C’est un curieux et très intéressant sujet d’études que celui des innombrables prédictions sur la fin du monde, faites tour à tour, à toutes les époques, depuis l’ère chrétienne. Ce travail, pour être accompli avec le développement qu’il comporte, demanderait un gros volume, de longues et minutieuses recherches, beaucoup d’érudition et de critique. Nous n’avons donc pas la prétention de l’entreprendre ici. Nous voulons seulement grouper quelques faits historiques sur cette question, tant de fois agitée, dans les temps passés, et qui, tout récemment encore, a eu le triste privilège de nous préoccuper nous-mêmes. Ne se souvient-on plus que l’année dernière, sur la foi d’une hallucination anonyme, venue d’outre-Rhin, cette terre traditionnelle des rêveurs, on s’était ému, et les uns en riant, les autres sérieusement, s’entretenaient du prochain cataclysme? Le jour était fixé; le monde devait finir le 13 juin (1857).
Par bonheur, nous avons échappé à la terrible prédiction; mais cet échec n’empêchera certainement pas la manie prophétique de s’exercer encore sur cette matière, comme elle n’a pas cessé de le faire depuis près de deux mille ans. L’idée, comme on voit, date de trop loin pour disparaître complètement, et, en attendant que les générations à venir apportent leur part de folie dans ce curieux chapitre d’histoire, voyons comment la fin du monde s’est perpétuée à travers les siècles.
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