Les vierges mères et les naissances miraculeuses
Les peuples jeunes, non seulement ignorèrent les doctrines de Malthus, mais eurent tous, de la stérilité, une horreur profonde. Ils n’imaginaient point de fléau plus redoutable, de honte plus grande. La femme stérile était en opprobre aux siens. Elle-même se considérait comme maudite. À quoi bon, si elle n’enfantait point, le vase de ses flancs, pour qui la coupe de ses seins?
Son inutile beauté s’endeuillait à ces pensées obsédantes qu’elle eût souhaité de conjurer en élevant un enfant dans ses bras. Avec un tel appétit de descendance, n’est-il pas évident que les époux ne pouvaient manquer d’appeler la religion, voire la magie, à leur secours. «Parmi les personnes affligées de n’avoir pas d’enfants, écrit Origène, il y en a eu qui ont reçu la grâce de se voir père ou mère après l’avoir demandée par leurs prières un Créateur de l’Univers…
On n’a qu’à lire ce qui est raconté d’Ézéchias, qui non seulement fut guéri de sa maladie, comme Isaïe le lui avait prédit, mais qui ne fit point de difficultés de dire avec confiance: j’aurai encore, à l’avenir, des enfants qui publieront ta justice. On peut voir aussi, au quatrième livre des Rois, comment cette femme qui avait logé Élisée et à qui il avait pro mis un enfant par la bénédiction de Dieu qui l’inspirait, se vit effectivement mère selon les vœux du prophète.»
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