Les Sibylles et les chants sibyllins
Pausanias n’admet qu’une sibylle, sous plusieurs noms, pour chacune des trois régions, Grèce, Italie, Orient. Elien en connaît dix, mais se contente de quatre (Érythræ, Samos, Égypte, Sardes). Clément d’Alexandrie choisit dans la foule les quatre qu’il accepte (Perse, Érythræ, Égypte, Italie). Le canon de Varron en compte dix. Auxquelles seront ajoutées plus tard la sibylle Hébraïque et la sibylle de Rhodes.
La plus connue est celle de Cumes, parce qu’elle était venue à Rome offrir au roi Tarquin les livres «sibyllins» qui contenaient les destinées de la ville éternelle (et qui brûlèrent en 83 av. J.-C.). On la fit venir de Troade, puis elle prit les caractères d’une prophétesse indigène, et le souvenir de son origine asiatique s’effaça.
La grotte célèbre qui s’enfonçait dans les entrailles de la montagne de Cumes, probablement au-dessous du temple d’Apollon Zostérios, s’offrait tout naturellement aux imaginations en quête d’un habitacle pour elle. Ces lieux, où le touriste rencontre encore de nos jours le souvenir des légendes sibyllines obstinément rivé au sol, devinrent la seconde et, avec le temps, la première patrie de la prophétesse.
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