Triades des druides de Bretagne
Traduites par Philippe et Patricia Camby
Les Triades théologiques des Bardes (ou des Druides, les deux termes sont équivalents à l’époque) de l’île de Bretagne est un opuscule composé de quarante-six sentences, qui ont pour objet «la nature de Dieu, les lois générales de l’existence et la destinée de l’âme humaine». Ce texte, recueilli par Llewelyn Sion vers 1560, fut publié d’abord en 1794, en appendice d’un recueil de Poems, Lyric and Pastoral, réalisé par Edward Williams (Iolo Morganwg), puis en 1862 dans le Barddas du Révérend J. William ab Ithel.
Entre temps, l’éminent philologue Adolphe Pictet en donnait la première traduction française dans la revue La Bibliothèque de Genève (1853), puis dans un tiré à part (Genève, Cherbuliez, 1856), sous le titre: Le mystère des Bardes de l’île de Bretagne. Parution immédiatement saluée par plusieurs historiens dont l’éminent Henri Martin qui souligna que «la partie incomparablement la plus importante des triades [venait] de sortir d’un long oubli et d’être révélée à la philosophie et à l’histoire (Hist de Fr., t. I, p. 47)».
N’importe, une certaine critique voulut ne voir dans les Triades qu’«un traité de prosodie» ou «un travestissement littéraire» de l’enseignement chrétien. Pour faire prévaloir ce point de vue, Jules Leflocq prit la parole dans La Revue Archéologique (1868). Henri Martin lui répondit (1868-1869). Et son jugement a fait date. S’il est vrai, expose Henri Martin, que les Triades se trouvent entremêlés de maximes dont le fond se retrouve dans l’enseignement chrétien, «à partir de la triade XII jusqu’à la XLVI, l’ouvrage expose un système de la destinée humaine qui n’a rien de chrétien, et qui est fondé sur une série ascendante d’existences (transmigration), qui aboutissent à l’immortalité […].»
On ne peut guère douter aujourd’hui que le bardisme gallois du moyen âge n’ait ses racines dans une tradition druidique très ancienne. À la suite de la traduction française des Triades, nous publions ici:
— le texte original, la traduction et le commentaire que Pictet publia sous le titre Le mystère des Bardes de l’île de Bretagne ou la doctrine des bardes gallois du moyen âge sur Dieu, la vie future et la transmigration des âmes (fac-similé de l’édition de 1857);
— les articles de la controverse qui opposa Jules Leflocq et Henri Martin;
— le texte gallois des Triades avec la traduction anglaise de J. William Ab Ithel;
— la traduction bretonne des Triades que réalisèrent Jean Le Fustec et Yves Berthou (grands druides de Bretagne): Triadon eur gir d’ar varzed.
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