Les éléments celtiques de la légende du Graal
«Le Graal touche de près aux littératures celtiques, mais dans des conditions et dans des proportions qui ont été jusqu’ici diversement appréciées. Tous les spécialistes de la littérature du moyen âge, qu’ils soient romanistes, celtistes ou germanistes, se sont heurtés au problème du Graal pour l’avoir rencontré sur leur route et ont dû en chercher ou en accepter une solution.»
Joseph Vendryès passe ici en revue toutes les thèses en présence pour conclure: «Si grande qu’on fasse la part des éléments et des influences celtiques dans l’immense littérature de notre Graal, celle-ci n’en est pas moins avant tout et dès son début une œuvre médiévale typiquement française.»
La conclusion de Vendryès, prise quasiment à l’envers de son argumentation, surprend le lecteur. Pourquoi une origine française? L’expression «une œuvre médiévale typiquement française» serait totalement anachronique, s’il ne voulait faire entendre par là que c’est une œuvre ou un «arrangement» continental.
Car si Vendryès argumente ici, c’est essentiellement contre les revendications anglaises. Et il a raison. Le graal, qui n’appartient ni à l’antiquité gréco-romaine, ni à l’antiquité germanique, ni aux sources hébraïques ne peut pas avoir d’autre origine que celtique. Et comme le mythe n’appartient pas non plus aux sphères irlandaises, galloises ou écossaises du monde celtique, c’est à une source continentale qu’il faut songer. Et particulièrement à cette matière de Bretagne continentale qui était tant vantée par les poètes à une époque où l’on ne confondait pas l’île de Bretagne et la Bretagne Armorique, l’authentique «Corne des Gaules» (Cornu Galliæ), la Cornouaille.
Cet article, essentiel pour y voir clair dans l’origine du mythe du Graal, a paru la première fois dans le tome V (1949-1951) des Études celtiques.
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