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L'astrologie populaire

Image de couvertureL'ASTROLOGIE POPULAIRE ÉTUDIÉE SPÉCIALEMENT DANS LES DOCTRINES ET LES TRADITIONS RELATIVES À L’INFLUENCE DE LA LUNE. ESSAI SUR LA MÉTHODE DANS L’ÉTUDE DU FOLKLORE DES OPINIONS ET DES CROYANCES.

En 1930, dans la correspondance de La Chronique Médicale, le Dr Azémar, qui exerce dans le Tarn, posait la question suivante : « Quels confrères pourront nous introduire sur l’origine des traditions qui dans notre région du Sud-ouest, subordonnent aux phases de la lune la plupart des travaux agricoles ? »

Et, après avoir cité un certain nombre de pratiques qui se rattachent à la croyance à une action de la lune sur divers ouvrages de la vie rustique, il concluait : « L’importance qu’on attache, dans toute notre région, à l’exécution des travaux pendant la période favorable de la lunaison, semble montrer qu’il peut y avoir des influences réelles et je serais heureux si on voulait bien me renseigner sur la valeur de ces croyances et leurs origines. »

Les réponses vinrent assez nombreuses, tantôt pour signaler l’influence de la lune sur la santé et les maladies, tantôt pour confirmer ou contredire la croyance à son action sur les animaux, les végétaux, voire sur les pierres et les substances minérales; d’autres fois, enfin, pour rappeler que la lune avait été, en nombre de pays, honorée comme une divinité.

En ce qui concerne l’origine de ces croyances, les avis favorables à la tradition demeurèrent assez vagues : pour le Dr Cantenot, de Dijon, les dictons y relatifs remontent à une époque indéterminable et M. Daulon-Daure, de Paris, après avoir signalé des conceptions analogues chez les Alexandrins, précise qu’elles ont, tout au moins, fourni aux idées populaires un solide appui.

En revanche, M. Blondinelle, de Marseille, est tenté de reconnaître « aux observa-tions populaires sur lesquelles ces croyances sont fondées » une part de vérité, car, dit-il, « elles ont créé des traditions qui ne sont pas encore près de raître. »

Bien mieux, le Dr L. Estève écrit : « Les observations de nos paysans sur l’action biologique des nouvelles et vieilles lunes for-ment un ensemble assez cohérent et concordant pour qu’on en puisse dégager, me semble-t-il, la loi suivante : « Les quadratures lunaires arbitrent le métabolisme chez les organismes animés vivant à la surface de la terre : la néoménie est catabolique, la paléoménie est anabolique. »

Souriait-il en transposant en jargon « scientifique » l’opinion des Tarnais au milieu desquels il vit, je l’ignore; mais il est bien certain que toutes les croyances relatives à l’influence de la lune, comme les dictons qui les expriment et les pratiques qui en découlent, passent, auprès de nombre de gens, même cultivés, pour être le fruit de l’expérience ou, plus exactement, des observations de nos paysans. Ce n’est pas mon opinion, et il s’en est fallu de peu que j’envoie mon avis motivé au Dr Garrigues, qui dirige si parfaitement « La Chronique Médicale ». Seul le manque de loisirs m’en empêcha.

Depuis lors, ayant été ramené à cette question par diverses lectures, je me suis persuadé que ce problème d’origine pouvait fournir un excellent test pour juger de la valeur des méthodes dans l’étude du folklore — et je me suis embarqué. Le travail a été considérable; quant au profit, au lecteur de juger s’il est proportionné aux longs développements où je me suis laissé entraîner.

 

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