Apologie du Grand Œuvre
Texte établi par Sylvain Matton
«Nous devons et pouvons croire raisonnablement que plusieurs Philosophes favorisés de la grâce du Ciel l’ont vu (l’œuvre des Sages), l’ont manié, l’ont accompli et s’en sont heureusement servis. Autrement, il faudrait révoquer en doute les écrits de plusieurs grands personnages qui l’assurent avec serment.
Si le rapport de deux ou trois témoins, pris même du commun du peuple, fait foi parmi les hommes, si celui d’un homme d’honneur et de mérite rend une créance raisonnable, à plus forte raison le rapport de plus de cent grands hommes illustres en piété, en vertu, en science, fait un témoignage très probable que cet ouvrage a été fait, et nous devons beaucoup plus à leur autorité qu’à l’imagination d’un insensé vulgaire qui fait des sens l’arbitre de toutes les créances.
Le grand Hermès, appelé Mercure Trismégiste, qui a eu toute la connaissance de la Nature, qui même s’est élevé jusques à découvrir quelques rayons du mystère ineffable de la sacrée Triade, Pythagore, Socrate, Platon, Aristote, Salomon, Calid, roi des Égyptiens, Geber, roi des Arabes, Morienus Romain entre les Anciens, Arthéphius, Sinesius, Raymond Lulle, Arnaud de Villeneuve, Bernard, comte de Trevisan, Roger Bacon, Basile Valentin et tant d’autres personnages marqués au meilleur coin de tous les siècles, qui assurent tous non seulement que cet œuvre est possible, mais qu’ils l’ont achevé et parfait, et qui en ont usé pour leur santé, ont vécu plus longtemps que le commun des hommes et en ont assisté leur prochain, sont-ils pas plus croyables que les plus renforcées troupes des ignorants?» (Dom Belin)
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