Dictionnaire de chimie, tome 2
«Je n’ai rien à ajouter ici à ce que j’ai dit dans l’avertissement de la première édition de cet ouvrage, sur les motifs qui m’ont déterminé à lui donner à peu près la forme & le titre tant décrié de Dictionnaire, si ce n’est que, quoique je sois persuadé qu’on peut faire de vrais & de très utiles Dictionnaires sur tous les objets de nos connaissances, j’avoue que je n’ai ni la tournure d’esprit, ni les talents nécessaires pour faire un bon ouvrage en ce genre.
Je conviens donc que celui-ci n’est point un vrai Dictionnaire, ou que, si l’on veut le considérer comme tel, c’en est un mauvais, parce que, dans l’état où j’ai pu le mettre, il a tous les défauts attachés à cette forme, sans en avoir les avantages, qui consistent principalement en une nomenclature très complète, jointe à une entière exactitude pour les renvois. Il aurait été beaucoup mieux sans doute, par cette raison, de lui donner un autre titre, cela, par exemple, de Notions générales sur la Chimie, sous lequel M. Poerner l’a publié dans la traduction qu’il s’est donné la peine d’en faire en allemand, mais, outre les inconvénients qu’il y a à changer le nom sous lequel un livre a été connu pendant plusieurs années, celui de Dictionnaire servira au moins de prétexte ou d’excuse pour le désordre que je n’ai pu éviter, après m’y être engagé comme je l’étais par la première édition. Je prie donc qu’on ne considère cet ouvrage que comme un recueil de définitions & de dissertations sur les principaux objets de la chimie, distribuées à peu près suivant le rang des lettres de l’alphabet. (…)
Il m’aurait été bien facile de grossir cet ouvrage encore infiniment plus qu’il ne l’est, sans me donner pour cela presque aucune peine. Si je n’avais cherché qu’à faire un gros livre, je n’avais qu’à copier ou extraire une grande quantité de notes & d’additions jointes à la première édition, dans les traductions qui en ont été faites en allemand & en anglais. Celles surtout de cette dernière, qui est de M. Keir, étant excellentes, auraient pu assurément améliorer l’ouvrage à plusieurs égards, mais mon objet ayant été de le rendre aussi concis qu’il était possible, & les additions indispensables l’ayant presque doublé, je n’ai pas cru, devoir, y insérer de plus grands détails qu’il n’y en avait dans la première édition, sur plusieurs sujets qui prêtent, pour ainsi dire, tant qu’on veut, tels, par exemple, que les travaux des mines, non plus qu’un, très grand nombre articles sur beaucoup de sujets qui regardent plutôt l’histoire naturelle des différentes substances & des drogues d’usage que la chimie proprement dite, & je me suis borné à celles sur lesquelles les chimistes ont fait des recherches approfondies. » (P.J. Macquer)
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