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Gargantua dans les traditions populaires

Image de couvertureQuand il boit, il met les rivières à sec. Il avale les navires et les flottes. Ses déjections forment des collines ou des rochers; il pisse des rivières. Il a son berceau, son lit, son siège, ses lunettes, ses sabots, ses souliers, ses bottes, sa canne, son échelle, sa pierre à faulx. On montre sa soupière, son échelle, son verre, sa cuiller, ses palets.

Il est si grand que les hauts clochers lui passent entre les jambes comme des brins d’herbes; il franchit les vallées d’une enjambée, joue au palet avec les menhirs ou les tables de dolmens, tantôt seul, tantôt (mais plus rarement) en compagnie d’autres géants. Les graviers qu’il a dans ses souliers sont des blocs énormes qu’il répand çà et là et qui sont des rochers de la mer ou des pierres immenses. Quand il décrotte ses sabots, il laisse des montagnes de boue.

Qui donc est-il, ce géant? Rabelais l’a-t-il inventé ou bien Rabelais a-t-il utilisé ce qui demeurait à son époque de la geste d’un Hercule celtique? C’est pour le savoir que Paul Sébillot lança, dans les années 1880, une vaste enquête. Il adressa un questionnaire «aux mythographes» et aux «savants locaux».

Il reçut «de presque partout des communications précieuses». Ce sont ces communications et la vingtaine de contes recueillis par lui en Haute-Bretagne qui forment la majeure partie de l’ouvrage et permettent de répondre positivement: oui, Gargantua est bien l’image qui nous reste d’un dieu celtique. Sans doute son nom ne signifiait-il pas, comme Sébillot le croyait, «le dévorant » (mais plutôt: «le féroce, le sauvage»); reste que la somme de traditions recueillies par lui reste inégalée à ce jour, et qu’on ne saurait comprendre cette essentielle figure du panthéon celtique sans cette clairvoyante contribution.

 
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