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Histoire philosophique du genre humain

Image de couvertureOU L’HOMME CONSIDÉRÉ SOUS SES RAPPORTS RELIGIEUX ET POLITIQUES DANS L’ÉTAT SOCIAL, À TOUTES LES ÉPOQUES ET CHEZ LES DIFFÉRENTS PEUPLES DE LA TERRE. Augmentée d'une bibliographie de Sédir (1910). Tomes I ET II

«Je traiterai, dans cet ouvrage, non de l’origine de l’Homme, mais de celle des sociétés humaines. L’histoire s’occupe seulement de la seconde de ces origines. C’est à la cosmogonie qu’il appartient de dévoiler la première.

L’histoire prend l’Homme au moment de son apparition sur la terre; et, sans s’inquiéter de son principe ontologique, cherche à trouver le principe de sociabilité qui le porte à se rapprocher de ses semblables, et à sortir de l’état d’isolement et d’ignorance où la nature semblait l’avoir réduit, en ne le distinguant presque pas, pour la forme, de plusieurs autres animaux.

Je dirai quel est le principe divin que la Providence a implanté dans son sein; je montrerai par quelles circonstances nécessaires, dépendantes du Destin, ce principe de perfectibilité se trouve réactionné; comment il se développe, et quels admirables secours il reçoit de lui-même, lorsque l’homme qu’il éclaire peut faire usage de sa volonté pour adoucir de plus en plus, par la culture de son esprit, ce que son destin a de rigoureux et de sauvage : afin de porter sa civilisation et son bonheur au dernier degré de perfection dont ils sont susceptibles.

Je vais me transporter, à cet effet, à une époque assez reculée de celle où nous vivons; et, raffermissant mes yeux, qu’un long préjugé pourrait avoir affaiblis, fixer, à travers l’obscurité des siècles, le moment où la Race blanche, dont nous faisons partie, vint à paraître sur la scène du monde.

À cette époque, dont plus tard je chercherai à déterminer la date, la Race blanche était encore faible, sauvage, sans lois, sans arts, sans culture d’aucune espèce, dénuée de souvenirs, et trop dépourvue d’entendement pour concevoir même une espérance. Elle habitait les environs du pôle boréal, d’où elle avait tiré son origine.

La Race noire, plus ancienne qu’elle, dominait alors sur la terre, et y tenait le sceptre de la science et du pouvoir : elle possédait toute l’Afrique et la plus grande partie de l’Asie, où elle avait asservi et comprimé la Race jaune.

Quelques débris de la Race rouge languissaient obscurément sur les sommets des plus hautes montagnes de l’Amérique, et survivaient l’horrible catastrophe qui venait de les frapper : ces faibles débris étaient inconnus; la Race rouge, à laquelle ils avaient appartenu, avait naguère possédé l’hémisphère occidental du globe; la Race jaune, l’oriental; la Race noire, alors souveraine, s’étendait au sud, sur la ligne équatoriale; et, comme je viens de le dire, la Race blanche, qui ne faisait que de naître, errait aux environs du pôle boréal.»

 

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