Jacques Pialoux

Il y a comme ça des gens dans nos vies dont la présence est une évidence. À tel point qu’on laisse le quotidien confisquer le temps à passer avec eux, parce que ce sont des êtres inconditionnels et permanents. Le jour où ils s’en vont, ça fait un grand vide. Jacques Pialoux est de ceux-là.

Il est entré dans ma vie poussé par une série de hasards, tellement naturellement qu’on aurait dit un rendez-vous de longue date. J’ai instantanément reconnu cette âme-frère. Travailler ensemble fut un vrai bonheur. En plus d’avoir des choses essentielles à dire, Jacques avait un œil de lynx pour la relecture. La moindre virgule, la plus petite espace manquante, rien ne lui échappait. Il avait le goût de la belle ouvrage. Nous plaisantions en disant que nous avions dû être moines copistes et enlumineurs dans le même monastère dans une vie antérieure.

Nous avons la même vocation de diffuser la connaissance, la sienne était immense. Une érudition pas forcément à la portée de tous, souvent pas à la mienne. Il a ouvert de nouvelles portes de savoir, et je suis fière de publier ce grand homme.

En fait, il était plutôt petit et sa tête de Père Noël procurait une joie enfantine à la première rencontre.

Il a rejoint le monde blanc le 3 décembre 2014 et depuis, il me semble qu’il manque quelqu’un dans la pièce. En même temps, alors que j’écris, je perçois son sourire derrière mon épaule. Je l’entends à la fois recevoir mon compliment en plein cœur et me le retourner avec une humble modestie. Il faisait les choses comme un grand sage: parce qu’elles devaient être faites.

Merci, cher Jacques, d’avoir croisé votre chemin.

Les oeuvres de Jacques Pialoux

Voici le faire-part qu'il avait prévu à l'attention de ses amis; un message à son image, plein d'une profondeur légère mâtinée d'humour.