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Les cloches de Pâques

Le prix de l'essence augmente, les achats diminuent. Action égale réaction instantanée. Le prix de l'essence augmente, s'il ne diminue pas au moment des élections, l'opposition sera élue. L'ambiance sera-t-elle détendue et se sentira-t-on un tant soit peu en sécurité, le parti en place remportera la mise, c'est ce que les faits établissent.

Mouvement de masse à droite, mouvement de masse à gauche, flux et reflux incessant qui ne va nulle part ailleurs qu'à un éternel recommencement stérile, nous commençons à le discerner. La crise que nous traversons n'est pas que financière, elle est surtout existentielle.

Nous commençons à nous poser les bonnes questions, celles qui dérangent. Qui sommes-nous, que voulons-nous? Pour répondre à cela, il nous faut la vérité. Et la vérité qu'on découvre dérange encore plus. On croyait à un monde plus ou moins juste, plus ou moins organisé, on croyait surtout à un système mis en place pour notre bien. 

La sélection du jour : Alcatraz numérique, est de ce genre de vérités qui bousculent. Il s'agit de piratage informatique. Un internaute s'est fait poursuivre pour avoir téléchargé illégalement un film. Il ne s'est pas laissé faire, il a voulu savoir comment on l'avait pris en faute. Il s'avère que si le piratage est illégal, les moyens pour l'établir le sont tout autant: ils violent le droit à la vie privée. Ce livre, à l'instar d'autres infos qui dérangent de la même manière, révèle les failles de notre système.

Alors quoi?

La vérité libère. Elle dérange, elle bouleverse nos routines bien établies, mais elle libère. Quoi, au juste? Elle nous libère de notre ignorance, mais elle libère également une foule de questionnements et des émotions.

Moralement, suis-je en faveur de l'internaute qui pirate? Non, bien sûr, c'est mal, de pirater. Suis-je en faveur de ceux utilisent un  moyen similaire à une écoute téléphonique pour attraper les pirates? Non, bien sûr, je veux conserver mon droit à ma vie privée.

Les vérités s'accumulent, les masques tombent, plus moyen de faire l'autruche, nous vivons plus qu'une crise, nous vivons une mutation. Avec les infos émerge une masse d'intox. Au point que nous arrivons à ne plus croire en rien ni personne.

Printemps désabusé, moral au niveau de la ligne de flottaison. Nous continuons sur notre lancée, nous nous levons le matin pour aller travailler, pour gagner ce salaire dont nous avons besoin pour payer les traites de cette voiture dont nous avons besoin pour nous rendre à ce travail pour gagner ce salaire dont nous avons besoin…

Les bonnes questions deviennent inévitables. On commence à se dire qu'on briserait bien ce cercle vicieux, mais comment?

Les cloches de Pâques 2012 vont-elles sonner enfin la récréation?
La RE-création?